L'Argentine a commencé à voter pour le premier tour de la présidentielle
Cristina Fernandez de Kirchner à La Matanza le 25 octobre 2007
L'Argentine a commencé à voter dimanche pour le premier tour d'une élection présidentielle dominée par la première Dame argentine, la sénatrice Cristina Fernandez, favorite pour prendre en décembre la tête d'un pays redevenu prospère et qui privilégie sa stabilité.
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 08H00 locales (11H00 GMT) et devaient rester ouverts jusqu'à 18H00 (21H00 GMT) pour permettre aux quelque 27 millions d'électeurs argentins de départager les 14 candidats qui se sont présentés à cette élection. Les résultats ne devraient pas être connus avant tard dimanche soir.
Les sondages se sont montrés unanimes en pronostiquant depuis des jours une victoire, dès ce premier tour, de la candidate du pouvoir, créditée d'une avance d'au moins 20 points, même si la presse argentine se montrait dimanche plus prudente. "La grande inconnue est de savoir s'il y aura ballottage", s'est ainsi demandé le quotidien Clarin.
Le système électoral argentin donne la victoire dès le premier tour au candidat ayant recueilli 45% des voix ou 40% des voix avec un écart de 10% minimum, une condition remplie jusqu'à présent par Cristina Fernandez, si l'on en croit ces sondages.
Engagée en politique depuis plus de 20 ans sous la bannière du péronisme aux côtés de son mari, le président sortant Nestor Kirchner, la sénatrice Cristina Fernandez, 54 ans, a mené une campagne discrète, préférant des voyages à l'étranger pour se donner une stature internationale.
Elisa Carrio le 25 octobres 2007 en meeting à Buenos Aires
Son dernier meeting électoral jeudi soir, dans une banlieue pauvre de Buenos Aires lui a surtout permis d'affirmer qu'elle reprendrait à son compte la politique de gauche menée non sans succès depuis quatre ans par son mari.
L'Argentine a renoué en 2003 avec la prospérité, grâce à une croissance "à la chinoise" frôlant les 9% par an. Seule ombre au tableau, l'inflation qui devrait atteindre entre 16 et 20% cette année, selon les économistes. Le chiffre officiel, contesté, ne dépasse pas les 10%.
La première Dame argentine devait voter dimanche à Rio Gallegos, dans la lointaine Patagonie (sud), loin de la populeuse province de Buenos Aires, dont elle est pourtant l'élue. Mais c'est dans cette petite ville pétrolière que les époux Kirchner ont ouvert leur cabinet d'avocat en 1976 et entamé leur carrière politique à la faveur du retour à la démocratie en 1983.
Souvent raillée pour sa coquetterie quasi obsessionnelle, Cristina Fernandez a choisi de la revendiquer. "Ce n'est pas parce qu'on fait une campagne électorale qu'on doit se vêtir de haillons", a-t-elle expliqué, comme l'a raconté samedi l'ex-candidate socialiste à la présidentielle française, Ségolène Royal, qu'elle a reçue vendredi.
L'élection présidentielle vue des bidonvilles. Durée: 2mn14.
Volontiers comparée à la démocrate américaine Hillary Clinton, avec qui elle partage une même ambition présidentielle, elle a la réputation d'être autoritaire. Avare de déclarations, elle fuit les journalistes à l'égal de son mari, qui n'a jamais donné de conférence de presse depuis son élection il y a quatre ans.
La victoire annoncé de "Cristina" dans les sondages n'empêche pas ses adversaires de croire fermement à la possibilité d'un second tour, prévu si nécessaire le 25 novembre.
" La députée libérale chrétienne Elisa Carrio, numéro deux dans les intentions de vote", a dit et répété tout au long d'une campagne efficace sa conviction d'être présente au second tour. Pour le gouvernement, le ballottage va être "un traumatisme", assurait encore samedi cette parlementaire, qui a bâti sa popularité sur la lutte contre la corruption.
Derrière ces deux candidates, un homme, l'ancien ministre de l'Economie Roberto Lavagna, remercié par le président Kirchner en 2005, veut croire lui-aussi à sa présence lors d'un second tour.