Autiste dès la naissance
À l’accouchement, une hormone libérée par la mère protège les neurones du bébé. Dans certains cas, cette protection ne s'exercerait pas et l'enfant pourrait devenir autiste.
L’ocytocine est une hormone libérée au cours de l’accouchement, qui favorise le travail de la mère. Yehzkel Ben-Ari et ses collègues de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée ont montré (sur des rats) que cette hormone est indispensable pour que les neurones du bébé acquièrent une fonction apaisante dans le cerveau, et non excitatrice - ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur le fonctionnement cérébral.
Une molécule protectrice Chez des rats « autistes » (il existe des lignées génétiques spéciales présentant des comportements caractéristiques de l’autisme), ces neurones excitateurs provoquent une activité électrique particulière du cerveau, caractérisée par des ondes d’une fréquence bien déterminée que l’on observe aussi chez les enfants autistes. En donnant aux mères, juste avant l’accouchement, une molécule qui restaure les effets de l’ocytocine, Y. Ben-Ari et son équipe ont constaté que ces ondes retrouvaient des valeurs normales chez les petits rats. Parallèlement, les jeunes retrouvaient un comportement « normal » après la naissance. Alors que des rats « autistes » appellent très peu leur mère lorsqu’ils en sont séparés, des rats normaux poussent beaucoup de petits cris pour communiquer. Là encore, le fait de rétablir les effets de l’ocytocine restaure le comportement « communiquant » des petits rats.
L’ocytocine pourrait donc être un élément clé du déclenchement de l’autisme chez certains enfants. Les chercheurs vont se pencher sur les facteurs périnataux (complications de grossesse, césarienne ?) qui pourraient modifier l’action de l’ocytocine sur le cerveau de l’enfant. Et ils disposent de molécules capables de « mimer » l’action de l’ocytocine dans les cas les plus urgents. De quoi laisser entrevoir de nouvelles pistes thérapeutiques pour l’avenir.
source: pourlascience.fr