L’autosuffisance du pays en industrie de l’aviation militaire
... J’ai raconté ce souvenir plusieurs fois. Le troisième ou quatrième jour de la guerre, nous étions réunis au quartier général avec les représentants du gouvernement, le Président, le Premier ministre, un certain nombre de députés et quelques autres personnes. À cette époque, Bani Sadr était Président et Rajãï était Premier ministre. Nous discutions et certains membres de l’armée étaient présents. L’un d’eux est venu vers moi et m’a dit: «Certaines personnes vous attendent dans la salle à côté pour vous parler en privé». Je me suis levé pour aller les voir. D’après mes souvenirs, il y avait les défunts Fakouri et Fallãhi et d’autres personnes. Ils avaient un papier en main et m’ont dit: «Regardez-le!» J’ai encore ce morceau de papier écrit par ces frères, qui était une liste des différents avions de transport militaires et de combat que nous avions à l’époque, des F5, F4, C-130 et autres. Ils avaient écrit sept ou huit modèles d’avions, combien d’avions de chaque type étaient fonctionnels ou combien du temps il faudrait pour les préparer. Ils avaient préparé la liste des appareils qui avaient besoin de pièces de rechange. Il y en avait qui devaient être changées après un ou deux vols. Ils m’ont dit qu’il était impossible de remplacer certaines de ces pièces immédiatement et que certains avions seraient inutilisables dans cinq ou dix jours, et d’autres dans douze ou quinze jours. Les C-130 qui étaient les meilleurs étaient censés pouvoir voler pendant trente ou trente et un jours.
Cela voulait dire qu’après trente et un jours, la République islamique n’aurait plus un seul avion militaire, aucun appareil de combat ni aucun avion de transport militaire. «Voilà notre situation militaire. S’il vous plaît, expliquez-le à l’imam», ont-ils dit. Je dois avouer que je me suis senti un peu découragé. Que pouvions-nous faire sans avions alors que l’ennemi nous attaquait sans relâche avec des avions russes. Bien sûr, leurs pilotes n’étaient pas aussi compétents que les nôtres, mais leurs avions étaient beaucoup plus nombreux et passaient sans cesse à l’attaque. Ils possédaient aussi différents types de Mig.
J’ai accepté leur demande et j’ai donné cette liste à l’Imam à Jamãrãn. Je lui ai dit: «Nos commandants militaires qui dirigent nos troupes, disent que nos derniers avions militaires C130 voleront au maximum trente ou trente-trois jours et qu’après cela, nous n’aurons plus un seul avion». Je ne me souviens pas exactement de ce que l’imam m’a dit. J’ai sans doute noté ses paroles quelque part. L’Imam a jeté un regard sur le papier et a dit: «Pourquoi dites-vous cela? Dites-leur d’aller de l’avant et de se battre, Dieu arrangera les choses et rien de mauvais n’arrivera».
D’un point de vue logique, les déclarations de l’imam ne me semblaient pas convaincantes, après tout, il n’était pas un expert dans les questions d’aviation militaire mais j’avais confiance en sa justice, sa perspicacité et sa foi en Dieu. Je savais qu’Allãh le Très-Haut, avait confié à l’imam une tâche importante et qu’Il ne l’abandonnerait pas. Je croyais en tout cela et mon cœur fut débarrassé de toute incertitude. Je suis retourné auprès d’eux et je leur ai dit: «L’Imam a dit que vous devez réparer les avions dans la mesure du possible et prendre les décisions nécessaires».
Or ces avions F4, F5, F14 et autres qui étaient censés être inutilisables après 5 ou 6 jours, sont encore utilisés par nos Forces aériennes! Après vingt-neuf ans, les avions fonctionnent encore! Bien sûr, certains d’entre eux ont été endommagés ou abattus pendant la guerre, et certains d’entre eux ont été remplacés par des modèles de meilleure qualité.
À côté des pertes, nous avons aussi assisté à une croissance et nos ingénieurs ont réussi à fabriquer les pièces de rechange dont nous avions besoin, à répondre aux besoins et ne plaise à l’ennemi, à importer certaines pièces en dépit des sanctions et des boycotts. Ils ont réussi à maintenir les appareils en état de fonctionnement. Ils ont même appris à fabriquer deux autres modèles d’avions militaires. Bien sûr, ils ne sont pas identiques au modèle original. Nos ingénieurs ont utilisé des modèles originaux pour concevoir de nouveaux modèles. C’est ce que les ingénieurs font en général. Ils observent et acquièrent l’expérience pour la conception de nouveaux modèles. Comme vous le savez, nos usines fabriquent actuellement deux modèles d’avion : un à deux cabines, pour la formation des pilotes et l’autre à une cabine, pour les opérations militaires. En plus des avions que nous avons construits, nous avons encore quelques modèles originaux.
C’est un effet de la confiance en Dieu qui montre la vérité des promesses divines. Quand Allãh le Très-Haut affirme: «Certes, Allãh aidera celui qui L’aide» [Coran 22: 40]; Cela veut dire qu’Il aidera celui qui Lui vient en aide et promeut Sa religion. Dieu a dit cela et vous et moi savons que nous défendons la religion de Dieu, soyez donc sûrs que Dieu nous aidera."
(Extrait de: Discours du Guide suprême aux représentants des Forces révolutionnaires de Sepãhé vali-Amr, 12 août 2009)