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  • 26/10/2013
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La science peut-elle résoudre le problème social?

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   D’aucuns prétendent que la science, qui s’est développée considérablement, est à même de résoudre le problème social, car l’homme, cet être grandiose qui a pu effectuer des pas de géant dans les domaines de la vie et de la nature, pénétrer les plus profonds de leurs secrets, résoudre les plus merveilleuses de leurs énigmes, parvenant même à faire exploser l’atome et à libérer ses énergies énormes, à découvrir les astres et à y lancer ses fusées, à monter à bord d’avions supersoniques, à asservir les forces de la nature pour transmettre à travers des distances de centaines de milliers de kilomètres et sous forme de sons audibles et d’images visibles, ce qui se passe dans le monde, cet homme qui a pu réaliser toutes ces conquêtes scientifiques en une courte période historique, et vaincre dans tous ses combats contre la nature, est sûrement capable, grâce à son savoir et à sa clairvoyance, d’édifier la société heureuse et soudée, de fonder lui-même l’organisation sociale qui assure les intérêts sociaux de l’humanité.

L’homme n’a donc plus besoin d’autre source -dont s’inspirer pour résoudre son problème social- que la science, qui l’a conduit d’une victoire à l’autre dans tous les domaines.

   Ces prétentions reflètent, en fait, l’ignorance par ceux qui les émettent de la fonction de la science dans la vie humaine. En effet, la science, quoiqu’elle évolue et se développe, n’est autre chose qu’un instrument servant à découvrir les vérités objectives dans les divers domaines, et à interpréter impartialement la réalité de façon à la refléter avec le plus haut degré possible de précision et de profondeur. Ainsi, elle nous apprend, par exemple, dans le domaine social, que le capitalisme conduit à contrôler avec la rigueur d’une loi les salaires, et à les réduire à la portion congrue. Et dans le domaine de la nature, elle nous apprend que l’utilisation d’une matière chimique donnée conduit à ce qu’une maladie grave bouleverse la vie d’un homme. Lorsque la science met en évidence cette vérité-ci et cette vérité-là, elle a rempli sa fonction et enrichi l’humanité d’un nouveau savoir. Mais l’ombre de cette maladie grave ou de cette loi terrible qu’est la loi rigoureuse des salaires, ne se dissipe pas du simple fait que la science a découvert la relation entre la substance chimique et la maladie en question, ou entre le capitalisme et la loi rigoureuse. L’homme peut se débarrasser de cette maladie en évitant ce qui y conduit, et de cette loi rigoureuse des salaires en détruisant le cadre capitaliste de la société. Là, une question se pose: qui peut garantir que l’homme se débarrassera de cette maladie? Et de ce cadre? La réponse, en ce qui concerne la maladie, est très claire: la motivation personnelle de l’homme suffit, à elle seule, à éloigner celui-ci de la matière spéciale dont la science a découvert les effets dangereux, car cette matière est en opposition avec l’intérêt personnel de l’individu. Pour ce qui concerne la loi rigoureuse des salaires et la destruction du cadre capitaliste, la vérité scientifique qui a découvert le lien entre ledit cadre et ladite loi par exemple, ne constitue pas une force poussant à l’action et au changement de cadre. L’action a besoin d’une motivation, et les motivations personnelles des individus ne se rencontrent pas toujours: elles divergent selon la divergence des intérêts particuliers.

Ainsi, il faut distinguer la découverte de la vérité scientifique, de l’action menée à la lumière de cette vérité en vue de rendre la société heureuse. La science découvre la vérité jusqu’à un certain point, mais ce n’est pas elle qui la développe.

Source: AL-SADR. Mohammed Bãqir, Notre économie, Traduit de l'arabe et édité par Abbas Ahmad Al-Bostani, éd. La cité du savoir, Canada.

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