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  • 16/2/2013
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L’interrogatoire de Munkar et de Nakîr dans la tombe

tombe

   L’Imam Al-Sãdiq (p) dit: «Il n’est pas au nombre de nos chiites (adeptes) quiconque renie trois choses: l’Ascension (Al-Mi’rãj), l’interrogatoire dans la tombe et l’intercession».(1)

Il est rapporté(2) que les deux Anges (Munkar et Nakîr) arrivent sous une forme terrifiante, avec une voix comme le tonnerre et des yeux pareils à l’éclair. Et ils interrogent: «Qui est ton Seigneur? Qui est ton Prophète? Quelle est ta religion? Quel est ton Imam? etc.».

   Et étant donné qu’il est difficile pour le mort de répondre dans une situation terrifiante comme celle-ci, il est normal qu’il ait besoin d’aide. De là la raison d’être du talqîn (la dictée, l’inculcation), lequel doit se faire dans deux endroits:

1- Lorsqu’on est en train de le déposer dans la tombe, et là il est recommandé que l’on tienne son épaule droite avec la main droite et son épaule gauche avec la main gauche et qu’on le secoue et le remue pendant la dictée et son dépôt dans la tombe.

2- Après l’enterrement, il est recommandé que l’un de ses proches, notamment son tuteur, s’assoit près de côté de la tête du mort, (lorsque les autres participants au cortège funèbre seront partis), pour lui faire à haute voix le talqîn. Il est recommandé que celui qui fait le talqîn pose ses mains sur la tombe et y rapproche sa bouche, car il est dit que lorsque les deux Anges entendent ce talqîn, Munkar dit à Nakîr: «Repartons. On lui a dicté l’argument (la réponse) l’interrogatoire n’est plus nécessaire», et ils rebrousseront chemin sans l’interroger».(3)

   Dans son oraison funèbre pour son fils Tharr, Abû Tharr, l’un des Compagnons du Prophète les plus intimes, les plus pieux et les plus intègres, laisse entrevoir ce qui attend le mort après son inhumation: essuyant la surface de la tombe avec sa main Abû Tharr dit: «Qu’Allãh te couvre de Sa Miséricorde, car par Allãh, tu étais bienfaisant envers moi et tu t’es bien acquitté des devoirs de filiation. Maintenant que tu m’as été arraché et que tu t’es séparé de moi, j’en suis content, et par Allãh je ne pâtis pas de ton départ et rien ne me manque à cause de ce départ, car je n’ai besoin de personne d’autre qu’Allãh. Et s’il n’y avait la découverte de la terreur de l’après-mort, j’aurais été heureux d’être à ta place, mais je voudrais palier à ce que j’ai manqué de faire dans ma vie et me préparer à cet autre-monde (le monde de l’après-mort). L’affliction que tu éprouves maintenant m’a distrait de ma propre affliction de ta mort, c’est-à-dire que je m’apprête à accomplir les actes cultuels qui pourraient t’être utiles, et c’est cela qui m’empêche de m’affliger pour ton départ. Par Allah je n’ai pas pleuré de te voir mourir ou de t’avoir perdu, mais de ce qui t’attendra et de ce que tu subiras Que je désire savoir ce qu’on t’a demandé et ce que tu a répondu (l’interrogatoire de Munkar et Nakîr) Ô mon Dieu Je renonce à mes droits sur lui, droits que Tu lui as imposés, renonce alors à Tes droits sur lui, droits que Tu lui as imposés comme obligation, car Tu es certes plus digne que moi de générosité et clémence».(4)

L’Imam Al-Sãdiq (p) décrivant la scène de l’interrogatoire par Munkar et Nakîr, dit: «Lorsque le croyant mort est mis dans la tombe, sa Prière (qu’il a accomplie de son vivant) se met à droite, sa Zakãt, à sa gauche, et ses bonnes œuvres au-dessus de lui, alors que sa patience se tient à l’écart. Lorsque les deux Anges se présentent pour l’interroger, la Patience dit à la Prière, à la Zakãt et aux bonnes actions: «Aidez votre compagnon (le mort), et si vous n’y parvenez pas, moi je suis prête à le faire».(5)

   Al-Majlicî, citant l’Imam Al-Bãqir (p) et l’Imam Al-Sãdiq (p), écrit dans Al-Mahãsin: «Lorsque le croyant mort est enterré, six visages, dont chacun est plus beau, plus parfumé et plus propre que les autres, entrent avec lui dans la tombe. Ils s’installent respectivement dans six endroits différents: à sa droite, à sa gauche, derrière lui, devant lui, à côté de ses pieds, et le plus beau d’entre eux se met du côté de sa tête. Lorsque l’interrogatoire et les supplices se dirigent vers l’un des six côtés, le visage qui s’y trouve installé les empêche de l’atteindre. Le visage le plus beau demande alors aux autres visages: «Mais qui êtes-vous? Qu’Allãh vous récompense bien de ma part». Là, le visage installé à la droite du mort répond: «Je suis As-Salãt (la Prière)», celui installé à gauche: «Je suis la Zakãt», celui qui fait face au mort: «Je suis le Jeûne», celui qui se trouve derrière lui: «Je suis le Hajj (le Pèlerinage de la Mecque)», et celui installé près de ses pieds: «Je suis les bonnes actions et la bienfaisance envers les frères croyants». Et puis les cinq visages demandent ensemble, à leur tour au plus beau visage: «Et toi, qui es si beau et si parfumé, qui es-tu?». Il répondra: «Je suis la Wilãyah (l’attachement à la Direction) des Ahl-ul-Bayt (p).(6)

   Toujours dans le même registre, Al-Sadûq note que le jeûne de 9 jours au mois de Cha’abãn, conduit Munkar et Nakîr à se montrer compatissant lors de l’interrogatoire.

Selon l’Imam Al-Bãqir (p) le fait de veiller la nuit du 22 au 23 Ramadhãn en adoration, et notamment en accomplissant 100 rak’ah de prière génère beaucoup de récompenses spirituelles, notamment la conjuration de la terreur de Munkar et Nakîr.

   Il est enfin important de rappeler que l’enterrement dans la ville de Najaf ( Irak) où se trouve la tombe de l’Imam ‘Ali (p) vaut dispense de l’interrogatoire de Munkar et Nakîr. Voici quelques contes connus à cet égard.

Notes:

1. Bihãr Al-Anwãr, 6/ 223

2. Id. ibid.

3. Rawdhat Al-Muttaqîn, 1/ 458

4. Man Lã Yah-dhuruhu-l-Faqîh, 1/ 185

5. Mustadrak Al-Wassã’il, 1/ 183, Bãb 4, et Bihãr Al-Anwãr, 6/ 224 avec une légère nuance.

6. Bihãr Al-Anwãr, 6/ 134

Source: Les Étapes de l’Au-delà, Édité et adapté en français par: Abbas Ahmad Al-Bostani, Canada.

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