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  • 13/10/2011
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Mãhãn

le jardin de shahzadeh
   Entre Kermãn et Bam, Mãhãn s’impose par deux visites: le mausolée d’un saint chi’ite, devenu un haut lieu spirituel, et l’un des plus beaux jardins d’Iran. Descendant du Ve Imam chi’ite, Ni’mat Allãh Vali (1329-1417?) fonda l’ordre des Ni’mat Allãhiyya, une confrérie mystique parmi les plus importantes aujourd’hui.
On lui attribue également des prophéties et la réputation d’être le «Nostradamus de la Perse».
   Il est enterré à Mãhãn, avec son fils unique et plusieurs de ses descendants. Son mausolée fut fondé en 1437 par l’un de ses disciples, un roi musulman de l’Inde. Plus tard, il fut agrandi et restauré sous les Safavides (XVIe-XVIIe s.), puis sous les Qãjãrs (XIXe s.).
Comme nombre de mausolées devenus des centres spirituels, l’ensemble des bâtiments est conçu pour le recueillement, l’étude et l’accueil des pèlerins.
   En son cur, la tombe est reconnaissable à son dôme décoré d’étoiles blanches entrelacées sur fond d’émail vert; son iwan est flanqué de deux minarets d’époque qãjãre. A l’intérieur, la coupole principale et ses niches d’angle sont décorées de peintures florales du XVe s. Autour, de grandes salles voûtées sont coiffées par des petites coupoles percées de fenêtres.
Le mausolée est précédé de deux cours ornées de bassins, de cyprès et de fleurs: autant de symboles qui évoquent l’intériorité contemplative et les paradis que le soufi retrouve dans les profondeurs de son être, au fil de son voyage vers Dieu.

   Au premier étage d’un pavillon à cheval entre les deux cours, des Corans enluminés et divers objets religieux sont exposés. Derrière le mausolée, deux autres cours furent ajoutées sous les Qãjãrs. Le jardin de Shãhzãdeh est construit sur une colline aux pieds des montagnes, à quelques kilomètres à l’extérieur de Mãhãn.
   Ce lieu de plaisance, véritable paradis au milieu d’une région aride, fut édifié sous les Qãjãrs au XIXe s. Protégé par une enceinte quadrangulaire, les battants ouverts de son portail laissent voir la mise en scène qui se clôt, au loin, par les sommets enneigés d’une chaîne montagneuse. Le jardin est construit sur un dénivelé: au centre, un canal rectiligne court depuis le sommet jusqu’à un bassin au pied de l’élégant pavillon d’entrée: une succession de terrasses crée une musique de chutes d’eau. De part et d’autre de la voie d’eau, une allée de promenade, ponctuée d’escaliers, est encadrée par une succession de pins et de cyprès et par des parterres de fleurs et de petits arbres.

Au sommet, un palais surplombe l’ensemble du parc. L’eau provient des montagnes, traverse le parc de haut en bas, puis s’en va alimenter d’autres jardins de Mãhãn.

Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005,PP.420-421.

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