Ski alpin - Retraite - Dénériaz préfère arrêter
Après un début de saison catastrophique, Antoine Dénériaz avait décidé de se donner du temps, déclarant forfait pour les dernières épreuves de la Coupe du monde - officiellement pour des douleurs au dos. Des jours pour réfléchir forcément, des jours ensuite pour travailler et peut-être revenir.
Mais le champion olympique en titre de descente, a finalement décidé de quitter le cirque blanc, à 31 ans, comme il l'a annoncé mercredi à Annecy.
Il va prendre trois jours seul, isolé, pour faire plus que le point sur la suite de sa carrière. Il sera en contact avec ses parents, sa soeur, son amie. Le choix se fera entre une reprise à Val Gardena, un break prolongé pour travailler, et la retraite», avait expliqué son agent, Ralph Krieger, la semaine dernière.
«Je vous annonce que j'ai décidé d'arrêter ma carrière complètement, il s'agit d'une page qui se tourne», a répondu Dénériaz ce mercredi au siège de la Fédération française de ski.
Le choix existait-il vraiment ? Triste 39e de la première descente de la saison à Lake Louise, puis absent de Beaver-Creek ce week-end, le skieur de la station haute-savoyarde de Morillon touchait alors le fond, conclusion d'une chute commencée peu après son succès turinois.
Le 15 mars 2006, 31 jours après son triomphe olympique, Antoine Dénériaz chutait très sévèrement à Are. Jamais depuis il ne s'est classé dans les vingt premiers d'une descente de Coupe du monde, gêné en sus par un staphylocoque l'hiver dernier.
«Une blessure interne qui n'a pas cicatrisé», expliquait Gilles Brénier, le directeur sportif du ski alpin français, cité par L'Equipe.
Pour Ralph Krieger, «la chute d'Are a été sous-estimée par tous, lui y compris. Il a eu des séquelles». «J'aimerais vraiment skier mieux. Le domaine psychologique est celui où j"ai le plus de doutes», expliquait juste avant le début de la saison.
En octobre, Dénériaz tentait pourtant de positiver, inspiré par la victoire du XV de France contre la Nouvelle-Zélande : «Je retrouve un état d'esprit un peu revanchard et guerrier. Il y a un énorme challenge. J'ai changé de matériel et j'ai un rêve : les Mondiaux de Val d'Isère». Le réveil fut extrêmement brutal. «Ca va être dur ! Ce n'est pas l'engagement qui manque. J'ai tout mis. Je n'arrive pas à analyser. Je vais continuer à bosser et à serrer les dents», lâchait-il juste après la descente de Lake Louise, avant se classer 48e du Super-G, offrant aux observateurs une terrible impression d'impuissance.
Une certaine tristesse règne logiquement à l'annonce de ce retrait prématuré, conséquence directe de cette fin de carrière indigne d'un skieur qui ne comptait pas ses efforts, vainqueur de trois descentes en Coupe du monde à Val Gardena (2002 et 2003) et Kvitfjell (2003). Cependant, l'image de son titre olympique, du sourire de ce médaillé d'or olympique que beaucoup espéraient mais que peu imaginaient, devrait vite prendre le dessus. Une revanche a posteriori.
Source: www.Lequipe.fr