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  • 30/1/2013
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Les défauts de la polygamie sous l’angle psychologique

mariage

   «La relation conjugale ne se limite pas aux aspects matériel et physique, autrement la polygamie serait en général admissible, car les affaires financière et physique pourraient être partagées entre plusieurs personnes, chacune ayant sa part.»

   «Le fondement de la relation conjugale est son aspect spirituel et moral... L’amour, l’affection et les sentiments. Le véritable lien entre les deux conjoints, c’est le cœur. Or l’amour et les sentiments, tout comme n’importe quelle chose morale, ne peuvent être divisés et partagés entre plusieurs personnes. Le cœur peut-il être coupé en deux, ou se trouver dans deux endroits en même temps? Peut-on donner son cœur à deux personnes? L’amour et l’adoration sont un esseulement et n’admettent ni associé ni rival. Ils ne sont pas comme du blé et de l’orge qu’on pourrait partager entre plusieurs individus. En outre, les sentiments ne peuvent pas être gouvernés par l’homme, car c’est l’homme qui obéit à la volonté de son cœur et non le contraire. Or ce qui représente l’esprit du mariage et son aspect humain, et qui fait se distinguer la relation entre deux êtres humains de celle entre les animaux -laquelle est purement instinctive et voluptueuse- n’est ni divisible ni gouvernable. Donc la polygamie est quelque chose d’inadmissible.»

A notre avis, ces affirmations comportent un peu d’exagération... Certes, l’âme du mariage est constituée d’affection, de sentiments et d’amour. Certes aussi, les sentiments du cœur n’entrent pas dans le cadre de ce que l’homme maîtrise et contrôle. Mais dire que les sentiments ne sauraient être partagés, c’est de la pure imagination poétique et même une contre-vérité. Car il ne s’agit pas de partager les sentiments de la même façon qu’on coupe un morceau de viande en deux parts, pour qu’on dise que les questions spirituelles ne sont pas partageables. Il s’agit plutôt de savoir dans quelle mesure on peut aimer deux personnes à la fois. Or nous voyons un père de dix enfants qui les aime et les adore tous, et il est prêt à se sacrifier pour chacun d’eux.

   En tout cas, une chose est certaine. L’amour ne peut être aussi intense dans le cas où il y a plusieurs femmes que lorsqu’il y a une seule femme. L’amour fort n’est pas compatible avec la pluralité, mais il n’est pas compatible avec la raison non plus.

Dans son livre "Le Mariage et la Morale", Russel écrit: «Beaucoup de gens considèrent l’amour aujourd’hui comme un bel échange de sentiments. Cet argument à lui seul, et abstraction faite de tous les autres arguments, suffit pour condamner la polygamie.»

   S’il s’agit seulement d’un équitable échange de sentiments, pourquoi cet échange devrait-il être monopolisateur? Un père ayant plusieurs enfants, les aime tous, et eux tous l’aiment réciproquement. Cet échange de sentiments entre eux n’est-il pas beau et équitable? Notons au passage que même dans le cas où il y a plusieurs enfants, l’amour d’un père pour chacun d’eux est toujours plus grand que l’amour de chacun d’eux pour lui.

   Le plus étonnant dans cette affirmation, c’est qu’elle émane d’un homme qui recommande toujours aux maris de respecter et de ne pas empêcher les liaisons de leurs femmes avec d’autres hommes, et aux épouses de faire de même! Russel considère-t-il que l’échange des sentiments entre la femme et son mari, là encore, n’est pas beau et équitable?

Source: MUTAHARI. Mortadhã, Les Droits de la femme en Islam, Traduit par al-Bostani, éd. Ansariyan, Téhéran, 2002, PP.296-298.

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