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  • 18/5/2012
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Russel et sa théorie de mariage à durée déterminée

bertrand russel

   Dans son livre "Le Mariage et la Morale", le célèbre philosophe anglais Bertrand Russel dit: «Les prostituées protègent la chasteté de nos femmes et de nos filles. Lorsque cette opinion a été exprimée par Luckey au milieu de l’époque victorienne, les moralistes furent très offensés, sans avoir compris le sens réel de cette opinion. En tout cas ils étaient incapables de réfuter les arguments de Luckey. La logique des moralistes était que si le peuple avait suivi leurs enseignements, les prostituées n’auraient plus existé. Mais ils savent bien que personne ne prêtait attention à ce qu’ils disaient.»

Cette thèse occidentale, visant à écarter les risques que présentent les hommes et les femmes incapables de se marier d’un mariage permanent, était la même que l’Islam avait présentée plusieurs siècles auparavant.

   Si cette thèse est adoptée et que ce devoir social est laissé à la charge d’une catégorie de femmes malheureuses, la femme pourra-t-elle pour autant préserver sa dignité, atteindre la position convenable, et les choses iront-elles dans le sens de la Déclaration Universelle des Droits de  l’Homme?

   Bertrand Russel a consacré dans son livre un chapitre à la question du "Mariage d’essai", où il écrit notamment: «Lindsay, qui fut pendant de longues années président du tribunal de Denver, et qui a pu constater beaucoup de faits dans l’exercice de ses fonctions, propose l’institution d’un "mariage d’amitié", mais malheureusement sa proposition lui a valu la perte de son poste aux Etats-Unis. On lui reprochait en fait de penser plus au bonheur des jeunes filles et des jeunes gens qu’à susciter un sentiment de culpabilité chez eux. Les Catholiques et les anti-Noir, les Ku Klux Klan, ont joué un rôle principal dans sa destitution.

«La proposition du mariage d’amitié faite par un conservateur sage avait pour but l’instauration d’une sorte de stabilité dans les relations sexuelles. En effet, Lindsay avait remarqué que l’obstacle principal devant le mariage est le manque d’argent.

   La nécessité de l’argent n’avait pas pour seule cause le souci de la charge que poserait la naissance de futurs enfants, il y avait aussi le fait que charger la femme de la tâche d’assurer les besoins du ménage n’était pas considéré comme convenable. De là, l’idée de la nécessité pour les jeunes gens de recourir au mariage de compagnie qui diffère du mariage ordinaire sur trois points:

1. Ce mariage n’a pas pour but la mise au monde d’enfants.

2. Puisque la jeune femme n’aura pas engendré d’enfants et ne sera pas tombée enceinte, le divorce par consentement mutuel sera facile.

3. Au cas de divorce, la femme aura mérité une allocation lui assurant sa subsistance.

Pour ma part, je ne doute pas de la pertinence de la proposition de Lindsay. Si la loi l’avait acceptée, cela aurait assaini beaucoup les murs».

Ce que Lindsay et Russel appellent "le mariage d’amitié" ou de "compagnie", bien qu’un peu différent du mariage à durée déterminée que l’Islam avait institué, montre que des penseurs occidentaux se sont rendus compte que le mariage normal et permanent ne suffit pas à la satisfaction de tous les besoins de la société.

Source: MUTAHARI. Mortadhã, Les Droits de la femme en Islam, Traduit par al-Bostani, éd. Ansariyan, Téhéran, 2002, PP.227-228.

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