Les clameurs du dernier vendredi du mois béni
Il s’agit d’un poème composé en hommage au Jour de Qods en soutien à la Palestine occupée par les forces sionistes. L’auteur est un homme de lettre français et engagé.
«Ni Gaza, ni Liban», entendez-vous clamer,
«Mais pour le seul Iran, que l’on se sacrifie»:
A quoi bon, en effet, courir la vaste mer
Et sauver du naufrage ceux qu’Israël défie?
Vraiment quelle mission accorder à nos guides
Meilleure que grimper au sommet entrevu,
Evitant de glisser sur des glaciers humides
Mais cramponnés à eux gagner le lieu prévu!
Bien sûr, chacun déballe le trésor de son sac,
Gâteaux ou pains dorés, serviettes et broderies..,
La montagne est une île, où la mer sans ressac
Que formeraient ses nuages soutient les rêveries.
Nous sommes ainsi faits, qu’enfermés dans nos vies,
Chacun va s’effacer dans un simple courant,
Marcher dans des couloirs de prisons sans envies,
Où les geôles s’éteignent sur un sol endurant.
Nous croyons nos malheurs plus grands par ignorance
De ceux qui ne se plaignent, de peur de trop haïr
Le sort qui les harcèle, et sentir plus atroce
D’exister sans futur, que de devoir périr?
C’est bien là que s’achève l’ascension religieuse
Qui t’as portée, fidèle, dans la joie retrouvée,
Au point si culminant de la semaine heureuse
Fleurie durant le jour, et, de nuit, abreuvée.
C’est le symbole éteint de cette odeur sacrée
Qui marque dans Al-Qods l’autre moment heureux
Où le Prophète a su, dans la maison carrée,
Discerner dans la ville son cri sourd douloureux.
Ceux qui n’entendent rien de ce centre du monde,
Ecoutent leurs démons qui s’éparpillent en ronde
Anonyme,
France, le 19 septembre 2009