Le mariage avant la naissance
Un jour, au cours de son dernier pèlerinage, le Saint Prophète vit un homme s’approcher de lui et lui dire :
-J’ai une plainte à déposer.
-Oui, qu’est-ce qu’il y a, demanda le Noble Prophète ?
-Il y a quelques années, pendant l’époque pré-Islamique, Tãriq ibn Murqa’ et moi participions à une bataille. Au cours du combat, il réclama une lance en criant : «N’y a-t-il personne qui voudrait bien me donner une lance contre une récompense?» Je suis allé vers lui et lui ai demandé quelle était la récompense promise. Il dit qu’il m’accorderait la main de la première fille qu’il aurait. Depuis cette époque les années se sont écoulées. Récemment, j’ai découvert que cet homme a eu une fille et qu’elle se trouve à la maison. Je suis allé chez lui et je lui ai rappelé sa promesse. Mais il est revenu sur sa promesse et m’a demandé de payer une nouvelle dot. C’est pourquoi je suis venu te voir pour savoir qui de lui ou de moi a raison.
-Quel est l’âge de la fille, demanda le Saint Prophète ?
-La fille a grandi. Un cheveu blanc est même apparu sur sa tête.
-Si tu veux mon avis, ni toi ni lui n’avez raison. Va t’occuper de tes affaires et laisse la pauvre fille à son sort, lui conseilla le Prophète.
L’homme resta déconcerté devant cette réponse pendant quelques moments. Il se demandait avec étonnement quel verdict c’était ! Les pères n’ont-ils pas d’autorité sur leurs filles? Pourquoi le père n’aurait-il pas le droit de prendre une nouvelle dot et d’accorder volontiers la main de sa fille?
Le Prophète ayant remarqué l’étonnement et la déconcentration de cet homme lui dit:
-Ne te soucie pas. Si tu fais ce que je t’ai dit, ni toi ni ton ami Tãriq ne commettrez aucun péché.
Source: MUTAHARI. Mortadha, Traduit par al-Bostani, Les Droits de la femme en Islam, éd. Ansariyan, Téhéran, 2002,PP.20-21.