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Le professeur Bãstãni Pãrizi (2)

le professeur bãstãni pãrizi

   Il apprit de solides bases d’arabe auprès de son père et une fois au lycée, le jeune Mohammad Ebrãhim réussit à traduire l’exégèse du Coran indien d’Abul Kalãm Azãd, un texte sur Cyrus II l’achéménide qui fut publié en 1950. Il apprit le français presque à la même époque auprès du regretté Bahmanov. Des années plus tard, M. Azizi, son professeur de droit, l’encouragea à traduire La Constitution d’Athènes d’Aristote qui fut publiée suivie d’un avertissement de M. Seddighi, professeur émérite à l’Université de Téhéran.

Bãstãni Pãrizi a toujours pensé que la poésie, et surtout celle de l’Iran, n’était pas un élément étranger au domaine de l’Histoire, citant souvent son maître ’Abbãs Eghbãl Ashtiãni qui, au sujet du Divãn d’Amir Mu’izzi, affirmait qu’il s’agissant d’un cours d’Histoire complet des Seldjoukides. Pour lui, dans la poésie persane, des questions sociales servent à stimuler les débats historiques.

   Une grande partie du travail de Bãstãni Pãrizi concerne l’Histoire de Kermãn. Il attribue cet attachement au fait que cette ville est le lieu où il est né, mais aussi au fait qu’en présence de son père, on posait des questions sur l’Histoire de Kermãn. Ceci suscita chez lui un vif intérêt pour cette ville. Etudiant en Histoire à l’université, il avait l’habitude de prendre des notes partout où il trouvait une information concernant sa ville. Cependant, son vaste travail n’exclura aucun domaine de l’Histoire de l’Iran.

   Entre les années 1963 et 1984, il écrivit une série d’articles dont le premier intitulé La Dame aux sept citadelles débattait de la question de la religion d’Anãhitã dans la Perse antique. Cet article suivi de six autres seront publiés dans un recueil intitulé Sept des Huit. Il contient des textes très intéressants ayant chacun un rapport avec le chiffre sept, comme La Pierre à Sept Plumes, La Rue à Sept Tournants, Le Moulin à Sept Meules, Sous les Sept Cieux, Le Dragon à Sept Têtes, etc. Quelque rayonnante que fut sa carrière, Mohammad Ebrãhim Bãstãni Pãrizi est d’une modestie extraordinaire, s’assimilant dans le vaste océan de la culture iranienne, à une petite vague qui monte un moment, lors de la publication d’un livre, pour redescendre aussitôt. Il refuse de reconnaître avoir influencé l’historiographie iranienne à travers ses disciples et selon lui, d’autres enseignants et des collègues plus instruits et expérimentés ont été plus aptes à mettre en place un système d’éducation qui progresse de jour en jour ainsi que des méthodes de recherche fournissant à cette discipline les preuves et repères dont elle a besoin.

   Au sujet du regretté Mohammad Karim Khãn Kermãni, il racontait que ce dernier avait écrit presque 300 livres et traités dont un grande nombre se trouvent aujourd’hui dans la bibliothèque de l’Ayatollãh Mar’ashi à Qom. Lorsqu’on lui a demandé la raison de cette réussite, il répondit qu’il disposait d’une plume et d’un encrier bien en ordre. En évoquant cela, Bãstãni Pãrizi soulignait qu’à une époque où les ordinateurs et internet sont à la disposition des chercheurs et que chacun peut désormais accéder aux archives, on ne peut plus se plaindre de facteurs qui empêcheraient les recherches.

Il rappelait qu’Arthur de Gobineau avait demandé à Movarrekh-od-Doleh Sepehr, quelles étaient ses sources dans son travail de recherche, et celui-ci avait mis la main sur sa poitrine pour dire que son cœur était une mer immense sur lequel reposaient ses études.

Bibliographie:

- Bãstãni Pãrizi, Mohammad Ebrãhim, De Pãriz à Paris, éd. Javidân, Téhéran, 1972.

- Bãstãni Pãrizi, Mohammad Ebrãhim, Les joueurs du château vert, éd Amir Kabir, Téhéran, 1994.

- Bãstãni Pãrizi, Mohammad Ebrãhim, Le loup expérimenté, éd. Niloufar, Téhéran, 2011.

- Une fourmi en détresse, entretien avec Bãstãni Pãrizi, revue Boukhãrã, no. 46.

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