Préface de Saadi

Touchant la conduite des rois

Touchant la conduite des...

Touchant la modération des...

Touchant les avantages du...

Touchant la jeunesse et l'amour

Touchant aux atteintes de l'âge

Touchant l'influence de...

Touchant les bienséances en...

Anecdote 1
Anecdote 2
Anecdote 3
Anecdote 4
Anecdote 5
Anecdote 6
Anecdote 7
Anecdote 8
Anecdote 9
Anecdote 10
Anecdote 11
Anecdote 12
Anecdote 13
Anecdote 14
Anecdote 15
Anecdote 16
Anecdote 17
Anecdote 18
Anecdote 19
Anecdote 20
Anecdote 21
Anecdote 22
Anecdote 23
Anecdote 24
Anecdote 25
Anecdote 26
Anecdote 27
Anecdote 28
Anecdote 29
Anecdote 30
Anecdote 31
Anecdote 32
Anecdote 33
Anecdote 34
Anecdote 35
Anecdote 36
Anecdote 37
Anecdote 38
Anecdote 39
Anecdote 40
Anecdote 41
Anecdote 42
Anecdote 43
Anecdote 44
Anecdote 45
Anecdote 46
Anecdote 47
Anecdote 48
Anecdote 49
Anecdote 50
Anecdote 51
Anecdote 52
Anecdote 53
Anecdote 54
Anecdote 55
Anecdote 56
Anecdote 57
Anecdote 58
Anecdote 59
Anecdote 60
Anecdote 61
Anecdote 62
Anecdote 63
Anecdote 64
Anecdote 65
Anecdote 66
Anecdote 67
Anecdote 68
Anecdote 69
Anecdote 70
Anecdote 71
Anecdote 72
Anecdote 73
Anecdote 74
Anecdote 75
Anecdote 76
Anecdote 77
Anecdote 78
Anecdote 79
Anecdote 80
Anecdote 81
Anecdote 82
Anecdote 83
Anecdote 84
Anecdote 85
Anecdote 86
Anecdote 87
Anecdote 88
Anecdote 89
Anecdote 90
Anecdote 91
Anecdote 92
Anecdote 93
Anecdote 94
Anecdote 95

Conclusion

طایفه ی دزدان عرب بر سر کوهی نشسته بودند و منفذ کاروان بسته و رعیّت بلدان از مکاید ایشان مرعوب و لشکر سلطان مغلوب. بحکم آنکه ملاذی منیع از قلّه ی کوهی گرفته بودند و ملجاء و ماوای خود کرده مدبران ممالک آن طرف در دفع مضرات ایشان مشورت کردند که اگراین طایفه هم براین نسق روزگاری مداومت نمایند مقاومت ممتنع گردد درختى كه اكنون گرفته است پاى           به نیروى مردى برآید زجاى
ورش همچنان روزگارى هلى                         به گردونش از بیخ برنگسلى
سر چشمه شاید گرفتن به بیل                         چو پر شد نشاید گذشتن به پیل
سخن بر این مقرّر شد که یکی به تجسّس ایشان برگماشتند و فرصت نگاه داشتند تا وقتی که بر سر قومی رانده بودند و بقعه خالی مانده، تنی چند مردان واقعه دیده ی جنگ آزموده بفرستادند تا درشعب جبل پنهان شدند. شبانگاه که دزدان بازآمدند سفرکرده وغارت آورده سلاح بگشادند و رخت وغنیمت بنهادند، نخستین دشمنی که برسرایشان تاختن آورد خواب بود، چندانکه پاسی از شب درگذشت قرص خورشید در سیاهى شد          یونس اندر دهان ماهى شد
مردان دلاوراز کمینگاه بدرجستند ودست یکان یکان بر کتف بستند و بامدادان به درگاه ملک حاضر آوردند. همه را کشتن فرمود. در آن میان جوانی بود میوه ی عنفوان شبابش نورسیده و سبزه ی گلستان عذارش نودمیده. یکی از وزرا پای تخت ملک را بوسه داد و روی شفاعت بر زمین نهاد و گفت: این جوان هنوزازباغ زندگانی برنخورده است و از ریعان جوانی تمتع نیافته. توقع به کرم و اخلاق خداوندی چنان است که به بخشیدن خون او بربنده منّت نهد. ملک روی از این سخن درهم کشید و موافق رای بلندش نیامد و گفت
پرتو نیكان نگیرد هر كه بنیادش بد است        تربیت نااهل را چون گردكان برگنبد است
نسل فساد اینان منقطع کردن اولی تراست و بیخ تبارایشان برآوردن که آتش نشاندن و اخگرگذاشتن و افعی کشتن و بچّه نگه داشتن کار خردمندان نیست
ابر اگر آب زندگى بارد                      هرگز از شاخ بید بر نخورى
با فرومایه روزگار مبر                       كز نى بوریا شكر نخورى
وزیرچون این سخن بشنید طوعا و کرها بپسندید و بر حسن رای ملک آفرین خواند و گفت: آنچه خداوند دام ملکه فرمود عین حقیقت است كه در سلک صحبت آن بدان منتظم ماندی، طبیعت ایشان گرفتی امّا بنده امیّدواراست که به عشرت صالحان تربیت پذیرد و خوی خردمندان گیرد که هنوز طفل است و سیرت بغی و عناد آن گروه درنهاد او متمکّن نشده ودرحدیث است: ما من مولود الا و قد یولد على الفطرة ثم ابواه یهودانّه او ینصرانه و بمحسّانه
با بدان یارگشت همسرلوط                    خاندان نبوتش گم شد
سگ اصحاب كهف روزى چند                پى نیكان گرفت و مردم شد
این بگفت و طایفه ای از ندما بشفاعت یار شدند تا ملک از سرخون او درگذشت و گفت: بخشیدم اگرچه مصلحت ندیدم . دانى كه چه گفت زال با رستم گرد؟               دشمن نتوان حقیر و بیچاره شمرد
دیدیم بسى كه آب سرچشمه ی  خرد           چون پیشتر آمد شترو بارببرد
فی الجمله پسر را به ناز و نعمت برآوردن گرفت واستاد ادیب به تربیت او نصب کرد تا حسن خطاب و ردّ جوابش درآموخت و سایر آداب ملوکش تعلیم کرد، چنانکه در نظر بزرگان پسند آمد، باری وزیراز شمایل او درحضرت ملک شمّه ای می گفت که تربیت عاقلان در او اثر کرده است و جهل قدیم از جبلّت او بدر برده. ملک را تبسّم آمد و گفت عاقبت گرگ زاده گرگ شود           گرچه با آدمى بزرگ شود
سالی دو براین برآمد. طایفه ی اوباش محلّت بدو پیوستند وعقد مرافقت بستند تا به وقت فرصت وزیروهردو پسرش را بکشت و نعمت بی قیاس برداشت و درمغازه ی دزدان به جای پدر نشست و عاصی شد. ملک دست تحیر به دندان گزیدن گرفت و گفت
شمشیر نیك ازآهن بد چون كند كسى               ناكس به تربیت نشود اى حكیم كس
باران كه در لطافت طبعش خلاف نیست            ازباغ لاله روید و زشوره بوم خس
زمین شوره سنبل بر نیارد                        در او تخم و عمل ضایع مگردان
نكویى با بدان كردن چنان است                    كه بد كردن به جاى  نیك مردان

Une troupe de voleurs arabes s'était établie sur le sommet d'une montagne et avait coupé le passage aux caravanes. Les habitants du pays étaient terrorisés par leurs embuscades, et l'armée du sultan avait été vaincue. Sur la cime de la montagne, leur refuge paraissait inexpugnable, ils en avaient fait leur place forte et leur repaire. Les gouverneurs des provinces environnantes délibérèrent sur les moyens de faire cesser ce brigandage «car, disaient-ils, si nous laissons s'affermir ces voleurs, résister ensuite deviendra impossible».La force d'un seul homme peut déraciner l'arbre nouvellement planté. Mais, s'il prend racine Même un  treuil  attelé n'en viendra point à bout.Quand fleuve devenue elle coule à pleins bordsSi tu peux arrêter la source avec ta pelle Quand fleuve devenue elle coule à pleins bords Toi et ton éléphant ne la sauriez franchir. A la réflexion, il fut décidé que l'on posterait quelqu'un pour épier les voleurs. Puis l'on attendit l'occasion favorable. Enfin, alors qu'ils avaient quitté leur aire pour une expédition sur une certaine tribu, leur refuge étant vide, on envoya quelques hommes bien entraînés et aguerris, qui se cachèrent dans la gorge de la montagne. La nuit, les voleurs revinrent, harassés par leur coup de main et chargés de butin. Ils déposèrent leurs armes et leurs sacs et le premier ennemi qui fondit sur leur tête fut le sommeil. Aussitôt qu'un quart de la nuit se fut écoulé,Le disque du soleil dans le noir se plongea Jonas fut englouti dans le corps du poissonLes guerriers embusqués fondirent alors sur les brigands endormis. Totale pour eux fut la surprise. Le lendemain matin, les mains liées derrière le dos, les voleurs furent amenés devant le roi, qui ordonna de les tuer tous. Parmi eux se trouvait, comme par hasard, un jeune garçon dans la fleur de l'âge. Un léger duvet commençait à peine à ombrer ses joues. Un vizir baisa le pied du trône du roi, et prosterné dans la poussière, en ces termes le supplia: «Grand prince, cet enfant n'a pas eu le temps de goûter encore les fruits du jardin de la vie, il n'a point joui de la fleur de sa jeunesse. Puis-je espérer de la générosité infinie et de la bonté de mon roi qu'il daigne m'accorder la vie de cet adolescent et m'imposer l'obligation de le prendre à charge?» A ces mots, qui ne correspondaient pas à ses pensées, le roi se rembrunit et répondit:«Tout homme né mauvais, le bien sur lui ricoche et vouloir élever vers le bien l'homme indigne C'est prétendre placer une noix sur un dôme!»
»Il vaut mieux anéantir la race et la famille de ces hommes; il est donc préférable d'arracher jusqu'à leur racine. Car éteindre le feu et laisser de la braise, tuer la vipère et conserver ses petits, ne sont jamais le fait des sages.
»Quand bien même le nuage dispenserait, de sa pluie
La fontaine de la vie 
Des fruits cueillis sur le saule,
jamais tu n'en goûteras!
Écoute: le temps qu'on passe avec  gens de vile extrace
est perdu. Mangeras-tu jamais sucre du roseau
poussé pour tresser des nattes?»
Lorsque le vizir entendit ce discours, il fut forcé de l'approuver et de louer la pertinence du roi, et il dit: «Ce que mon maître (puisse son règne être éternel!) vient de dire est la vérité même. En effet, si cet enfant avait été élevé dans la compagnie de ces méchants, il aurait pris leurs mauvais penchants et serait devenu l'un d'entre eux. Mais votre serviteur espère qu'il pourra recevoir une bonne éducation et en profiter, dans la société des gens de bien, et qu'il prendra exemple sur les sages; car c'est presque encore un enfant, et les travers de rébellion et de brigandage de cette troupe d'hommes n'ont point jeté de profondes racines dans son esprit. On lit dans les Hadiths: "Il n'y a pas d'enfant qui soit mis au monde dans la doctrine de l'islamisme; c'est ensuite que ses père et mère le font juif, chrétien ou mage."
»Quand la femme de Loth se mêla aux méchants
Elle perdit alors son don héréditaire
de prophétie.  Le chien des compagnons des Sept Dormants
sur la trace des bons est devenu un homme.»
Ainsi parla le vizir, et une partie des commensaux du roi se joignirent à lui pour intercéder en faveur du jeune homme. Le roi consentit à céder, mais non sans réticence: «Je lui pardonne, mais je ne crois pas que cela soit bon. N'oublie pas:
»Sais-tu ce que Zãl dit au héros, Rostam, son fils:
"Garde-toi de penser ton ennemi vaincu
car il ne l'est jamais. Le filet d'eau des sources
quand il devient un fleuve, adieu chevaux, bagages..."»
Le vizir, enchanté, conduisit l'adolescent chez lui, l'éleva avec tendresse et préposa à son éducation un maître fort instruit. Il lui apprit à bien parler, à exercer son esprit afin qu'il devienne juste et prompt aux réparties; il le forma enfin pour qu'il possède toutes les qualités nécessaires à ceux qui approchent les princes. Le jeune homme se fit remarquer bientôt, à son avantage.
Son maître parlait un jour de lui, devant le roi: «Les leçons des sages, disait-il, ont porté leur fruit et chassé de lui malignité et ignorance.» Le roi ne put s'empêcher de sourire et il répondit:
«Le louveteau finit en loup 
Même élevé parmi les hommes.»
Une ou deux années s'écoulèrent. Un jour, le jeune homme rencontra des vauriens et ils en vinrent à conclure bientôt un pacte. Quand l'occasion se présenta, ils massacrèrent le vizir et ses deux enfants et enlevèrent toutes ses richesses. Puis, ils se retirèrent dans la grotte des voleurs qui avait été celle du père du jeune brigand et celui-ci se révolta ouvertement. Le roi en fut informé. Il commença par se mordre la main. «Je le savais...», pensa-t-il, et il dit:
«Comment, d'un mauvais fer, vouloir forger la bonne épée? 
L'homme de rien, n'est rien; il ne s'éduque pas. 
La pluie qui aide en tout l'admirable nature 
Fait croître et fait fleurir la tulipe aux jardins 
Et pousser l'épineux sur les terres arides.
»Terre brûlée de sel ne fait pas de jacinthe
A quoi bon y semer et y perdre son temps?
Faire aux méchants du bien, l'erreur est bien la même
que faire du mal aux meilleurs.»