Petit argumentaire de plaidoirie en faveur du programme nucléaire iranien
A l’heure où l’Iran est désigné par le système dominant (USA, OTAN, Union Européenne, FMI, Wall Street, City, Bilderberg, Mouvement sioniste, Franc-maçonnerie, Illimunati, Complexe militaro-industriel, majors pétrolières, cartel bancaire…) comme l’ennemi à abattre, on voit fleurir des arguments préparés et précuits fournis par les fonctionnaires aux ordres (d’origine privée ou publique), en particulier parmi les antichambres à pensée et cercles de réflexion (think tanks) occidentaux. Ces arguments peuvent être classés selon la préoccupation qu’ils reflètent: sécuritaire, économique, géopolitique, idéologique, juridique. Ces arguments peuvent aussi être classés selon la nature de leur motif: hostilité viscérale, défense des intérêts…
Ces arguments répondent parfois à des considérations de long-terme, comme le maintien de la suprématie occidentale dans la région du Moyen-Orient et la défense de l’implantation sioniste en territoire musulman, ou des considérations de moyen-terme comme la promotion du profit industriel et de contrats internationaux. Parfois, ces arguments ne visent qu’à manipuler l’opinion publique à court-terme et à rebondir sur des événements ou encore à créer des diversions.
Quid du contre-argumentaire?
Malgré la violence des attaques contre l’Iran au niveau des médias internationaux dominants (presse, télévision satellitaire…) et au niveau des déclarations officielles, un contre-argumentaire visant à défendre la position iranienne se fait toujours attendre. L’on ne peut que déplorer l’absence de toute réponse de la part des autorités iraniennes et l’impuissance de faire passer un message différent dans l’opinion publique mondiale. Cela est d’autant plus vrai que la position iranienne est celle qui est légitime au regard du droit international.
L’Iran dispose pourtant d’un canal de transmission médiatique à travers de canaux radiotélévisés (al-Alam, Press TV, Sahar) et d’un certain nombre d’intellectuels favorables à sa cause. Mais le fait est que face aux affiliations matérielles créées par le Monde anglo-saxon susceptibles d’influencer, voire d’inféoder la position d’intellectuels, de journalistes, de responsables politiques à leur cause, la «diplomatie publique» (public diplomacy) iranienne n’est en rien comparable.
Il est évident que la voix de l’Iran n’est pas suffisamment entendue par l’opinion publique et en somme ne s’affiche pas à la hauteur des défis posés à la position qu’elle défend officiellement à travers la voix de ses représentants politiques.
Plaidoirie en défense du problème nucléaire iranien
Commençons par qualifier le programme nucléaire iranien. Il s’agit d’un programme de développement entrepris par l’Iran depuis plusieurs décennies – la construction du réacteur expérimental de Téhéran par les USA date de 1968 – pour se doter d’une capacité de production électronucléaire et de recherche au niveau des applications scientifiques de la technologie nucléaire. Si l’on choisit la mise en route de ce réacteur comme point de départ du programme, la durée de ce programme atteint maintenant 42 ans. Il s’agit d’une décision politique, stratégique et nationale prise avec des budgets publics sous l’égide de l’Agence de l’énergie nucléaire iranienne. A aucun moment, un responsable politique iranien n’a émis la volonté de la part de son pays de mettre en place un volet nucléaire militaire, ce qui démarque une solide constance de vue en dépit des alternances politiques de profondeur diverse. Au contraire, l’ensemble du spectre politique iranien – issu de la représentation politique, de la fonction publique, des métiers des forces armées – a affirmé de concert que la dimension militaire du programme nucléaire iranien n’est pas envisagée.
Le Président Ahmadinejad a notamment affirmé à maintes reprises que l’arme nucléaire ne constituait pas à ses yeux un atout d’influence déterminant sur la scène géopolitique internationale et que par conséquent, il ne considérait pas que l’avantage supposé de détenir l’arme nucléaire justifiât les coûts – de nature politique et financière - attachés à son développement.
Le directeur du Conseil National de la Sécurité en Iran, en charge de la stratégie de défense et de sécurité du régime, a répété à plusieurs reprises que la doctrine de défense de son pays n’impliquait pas la dissuasion nucléaire, ou d’une manière générale, l’utilisation de tout type d’armes de destruction massive. Cette position a historiquement été illustrée par le refus d’utiliser des armes non-conventionnelles par l’armée iranienne après l’attaque et le bombardement chimique de populations civiles iraniennes par le régime saddamien dans les années 1980. Ces armes chimiques avaient notamment été fournies à l’armée irakienne par les Etats-Unis et l’Allemagne entre autres. Le guide de la Révolution islamique en Iran avait alors exclu l’utilisation de ces armes par l’Etat-major iranien. Cela est du à l’interdiction de l’utilisation de l’arme nucléaire en Islam, compte-tenu des modalités et des conséquences nées de son utilisation, qu’il s’agisse d’armes nucléaires stratégiques (de plusieurs kilotonnes) ou d’armes nucléaires tactiques dite «miniaturisée» destinées à être utilisées sur le champ de bataille pour promouvoir des objectifs tactiques de terrain au service de l’objectif stratégique global. Cette position a été réaffirmée par une «fatwa» du Guide actuel de la Révolution islamique, Ayatollah Siyyid Khamenei déclarant l’utilisation de l’arme atomique comme étant illicite. Intéressons-nous désormais à deux types d’arguments, les premiers sont de nature réactive face à la propagande américano-sioniste et de l’Otan essentiellement; les seconds sont de nature proactive, puisqu’ils tentent de mettre en place une nouvelle perspective et un faisceau d’explications aptes à normaliser l’idée d’un programme nucléaire iranien auprès de l’opinion publique.
Nécessité de s’expliquer
Lors d’une offensive médiatique – à l’instar d’une offensive militaire sur le champ de bataille - il est tout d’abord nécessaire pour la partie attaquée de contrer les coups de butoir ennemis en neutralisant les effets de l’offensive et dans un second temps en repoussant l’ennemi jusqu’aux lignes de front préétablies. Or, l’assaut médiatique utilise toujours la diffamation et la calomnie pour affaiblir la position adverse aux yeux de l’opinion publique. Les armes utilisées par le belligérant sont particulièrement lâches. En effet, il est beaucoup plus facile de ternir la réputation d’une personne ou d’une partie que de la laver des soupçons injustement diffusés. On peut résumer cette tactique de la manière suivante: «calomnie, tu en tireras forcément quelque chose». Cette mauvaise foi est d’autant plus efficace dans le dénigrement de l’ennemi qu’elle s’accompagne d’une «schutzpah» à toute épreuve: Danton ne disait-il pas qu’«il faut de l’audace, encore de l’audace et toujours de l’audace!». Plus le mensonge est gros, mieux il passera. Accuser un bédouin du désert habitué à la cavale en chameau dans les grottes de Bora-Bora de l’attaque hyper-sophistiqué de deux tours dans le pays le mieux protégé du Monde paraît plus crédible à l’observateur lambda, que de prétendre qu’il s’agit d’un complot fomenté de l’intérieur. En effet, ne dit-on pas qu’ «il n’y a pas de fumée sans feu». Le problème ici est de faire comprendre aux gens que l’inverse n’est pas vrai: à savoir qu’on ne saurait susciter un feu avec de la fumée. Or, c’est bien de cela qu’il s’agit: on tente à force de calomnies et de mensonge de décrédibiliser la position iranienne qui reste de toute façon difficilement audible. Evidemment, les chancelleries suivent de près l’évolution du dossier iranien.
Par conséquent, elles savent très exactement la nature et le caractère pacifique du programme iranien d’énergie nucléaire.
D’ailleurs, la diplomatie iranienne s’était jusqu’à maintenant surtout préoccupée de mener à bien ses négociations au niveau diplomatique, sans s’intéresser plus que cela à l’opinion publique. Or, l’accord dit de Téhéran de mai 2010 entre l’Iran, le Brésil et la Turquie – en reprenant les termes de la proposition de novembre 2009 – a levé le rideau sur l’état d’esprit des différentes parties en présence. Cela a permis notamment de dévoiler la complète mauvaise foi du camp occidental ; alors que le volte-face de la Russie de Medvedev et de la Chine sur le vote de la résolution 1929 du 9 juin 2010 – en adoptant un train de sanctions économiques supplémentaires à l’encontre de l’Iran – semble traduire les conclusions de «bargain» à grande échelle négociés par les grandes puissances ces dernières semaines. De fait, à partir du moment où l’Iran a fait les concessions demandées et qu’elle essuie ce faisant une fin de non-recevoir de la part des grandes puissances, expliquer au mieux sa position sur son programme nucléaire devient une prime nécessité, alors même que la solution diplomatique semble éloignée et que l’instrument diplomatique a montré ses limites face à une coalition d’intérêts malintentionnée.
Contre-arguments réactifs
Le corps de l’argumentation belliqueuse consiste à affirmer que le programme iranien vise à développer une capacité nucléaire militaire. En théorie, la détention par l’Iran d’une capacité nucléaire civile n’est pas remise en cause. C’est même la philosophie principale du Traité de Non-prolifération nucléaire (TNP), auquel l’Iran est signataire. Nous reprenons un à un les principaux arguments invoqués contre le programme nucléaire iranien. «Il s’agit d’un programme militaire car:
1- «cela constitue une réponse logique aux menaces militaires qui entourent l’Iran»: cet argument se réfère à deux menaces principales depuis que l’Irak et l’Afghanistan ne sont plus en soi une menace tangible pour l’Iran. Il s’agit du sur déploiement américain (containment) et de la menace sioniste. Par conséquent, la meilleure façon d’inhiber la volonté supposée de l’Iran de se défendre face à ces menaces est de les éliminer et donc d’appeler à un retrait total des forces d’occupation américaines dans la région et dans la destruction de la capacité nucléaire militaire de l’entité sioniste. L’entité sioniste détient plus de 200 ogives nucléaires accompagnées des vecteurs de projection balistiques intercontinentaux fournis par leur protecteur américain (F-15, missiles balistiques, sous-marins de fabrication allemande), ce qui est en fait une menace planétaire. L’arsenal nucléaire israélien a été constitué grâce à la coopération directe des puissances occidentales, en contravention exprès des clauses du TNP, qu’Israël n’a de toute façon pas daigné signer.
2- «l’Iran cherche à établir une pax iranica sur toute la région et assouvir des visées impériales»: s’il est incontestable que l’influence iranienne s’est considérablement accrue ces dernières années, en particulier après l’intervention américaine contre l’Afghanistan et l’Irak, cette montée de l’influence iranienne découle toutefois de l’affaiblissement américain et des acteurs locaux, et non pas d’une volonté délibérée de la partie iranienne. La capacité de projection militaire iranienne est exclusivement défensive et la doctrine militaire iranienne est uniquement défensive, ce qui constitue une preuve d’intelligence politique poussée compte-tenu du degré de menace et du volume d’hostilité qui l’entoure. En réalité, ceux qui reprennent cet argument sont victimes de la perception qu’ils ont d’eux-mêmes et de la menace qu’ils représentent par rapport aux autres, avec l’idée de pax americana ou de domination sioniste du Nil à l’Euphrate.
3- «cela n’est pas justifiée économiquement étant donné que l’Iran est un pays producteur-exportateur de pétrole brut»: tout d’abord, il ne revient pas à un gouvernement étranger de chercher des justifications aux décisions souveraines d’un autre gouvernement dans son domaine de compétences légitimes. A partir du moment où développer un programme d’énergie nucléaire est tout à fait légitime et admis au regard du droit international, les inquiétudes formulées par certains gouvernements étrangers en la matière sont de nul effet et n’ont pas lieu d’être. Par ailleurs, l’argument de dire que l’Iran n’a pas besoin d’un programme énergétique nucléaire civil est une ineptie puisque l’Iran est à l’heure actuelle un importateur net de produits pétroliers et connaît une croissance exponentielle de ses besoins énergétiques, en particulier en électricité, comme en témoigne l’évolution de sa balance énergétique (énergies primaires et secondaires). A ce rythme et ceteris paribus, l’Iran deviendrait même importateur net de pétrole brut en 2030. Par conséquent, le développement d’un programme domestique de production d’énergie électronucléaire est totalement justifié. Quant à l’idée selon laquelle le coût du programme est prohibitif au regard du profit que l’Iran en tirerait, cela fait abstraction du fait que ce type de programme est à long-terme et que le point mort économique de pareille industrie se situe à plusieurs décennies en avant, au vu du caractère hautement capitalistique des investissements nécessités par les équipements en jeu. D’ailleurs les retombées économiques du développement d’une capacité nucléaire domestique ne s’évaluent pas seulement en termes de production d’énergie électrique puisque la filière nucléaire ouvre la voie à d’autres filières industrielles et donnent la possibilité de développer des applications médicales entre autres.
4- «l’Iran n’est pas un pays démocratique; il s’agit d’une théocratie bafouant les droits de l’Homme»: la démocratie est un outil politique totalement neutre par rapport aux fins qu’elle sert politiquement. La démocratie américaine sert les intérêts d’une ploutocratie usuraire visant à établir un nouvel ordre mondial asservissant les peuples par la dette et l’exploitation, et servant ses intérêts sur l’ensemble du globe. La démocratie iranienne sert les intérêts d’une théocratie telle qu’entérinée par le peuple iranien lors du référendum de 1979. Les droits de l’Homme ne sont pas l’apanage d’un peuple ou d’une nation.
Les USA de Guantanamo, d’Abu Ghurayb, d’Hiroshima, du Vietnam, des coups d’Etat, de la CIA ou de l’embargo imposé au peuple irakien dans les années 1990, ou encore l’entité sioniste de 1948, des massacres de Cana, de Sabra et de Chatila, des guerres contre ses voisins, de la répression de l’Intifada, de l’attaque de Gaza ne sont pas plus crédibles que l’Iran pour parler de Droits de l’Homme. Comment le seraient-ils alors que l’Iran n’a lors de son histoire jamais commis de tels crimes!
5- «l’Iran est hostile à Israël et souhaite sa disparition » : l’hostilité d’un pays vis-à-vis d’un autre pays n’est pas un argument fondé à interdire la production d’une capacité électronucléaire. La preuve en est qu’Israël est doté d’une capacité nucléaire militaire alors qu’elle est en guerre avec plusieurs pays voisins et qu’elle menace régulièrement d’autres pays d’attaques nucléaires, en particulier l’Iran à travers le chef d’Etat-major de l’armée sioniste. Le fait que l’Iran souhaite la disparition d’Israël vient de l’incapacité de cette entité à respecter le droit international et les droits des populations dans le Monde. En tout état de cause, rien n’indique qu’il faille lier ces deux dossiers qui devraient être indépendamment traités et il n’y a pas plus de raisons à vouloir lier le dossier nucléaire iranien à la question de la survie de l’entité sioniste, que de vouloir lier le dossier palestinien aux dossiers libanais, irakien ou afghan.
6- «l’Iran est l’un des pays de l’Axe du Mal. Ses dirigeants sont imprévisibles et dangereux». Cet argument tiré de la rhétorique de l’administration Bush n’a soi-disant plus cours officiellement depuis l’arrivée de M.Obama, qui a reconnu officiellement le régime de la République islamique lors de ses vœux de nouvel an à la population iranienne début 2009. Il convient d’ailleurs de mobiliser les connaissances historiques et l’expérience passées pour constater que l’Iran islamique n’a jamais porté atteinte à la souveraineté de ses voisins malgré les actes hostiles nombreux qu’elle a du affronter depuis l’établissement du régime islamique en 1979. A l’inverse, il est facile de comprendre que l’Iran est aujourd’hui un ilot de stabilité dans une région rendue instable par l’ingérence étrangère continue depuis l’invasion de l’Egypte par Napoléon en 1799.
7- «l’Iran ne respecte pas le TNP»: cet argument est entièrement mensonger. Non seulement l’Iran s’est complètement plié aux obligations prévues par le TNP, un traité qu’elle a signé en 1968, alors qu’Israël, le Pakistan, l’Inde refusent de le signer. Israël est en guerre contre plusieurs de ses voisins et a imposé un embargo et l’apartheid sur la population palestinienne. Ces pays bénéficient d’une coopération industrielle, militaire et scientifique de la part des Etats-Unis pour développer leur arsenal nucléaire ou leur industrie électronucléaire.
8- «l’Iran doit prouver son innocence dans ce dossier»: c’est une erreur car la preuve revient toujours à l’accusation, pas à la défense. C’est là un principe du jus gentium et du droit international reconnu par tous les acteurs du droit international. Il revient donc, au regard du droit international, aux USA de prouver que l’Iran a un programme nucléaire militaire clandestin ce qu’ils n’ont jamais pu faire malgré les inspections poussées menées par l’AIEA en Iran. Les rapport de l’AIEA n’ont jamais pu établir autre chose que des inquiétudes fondées sur des peurs infondées. Pour cause, l’Iran a répété inlassablement qu’elle ne menait aucun programme nucléaire militaire.
9- «le développement du cycle complet du combustible n’est pas nécessaire à l’Iran»: d’emblée, il faut répondre que l’Iran est un pays souverain libre de déterminer s’il doit ou non posséder l’ensemble du cycle de production du combustible nucléaire depuis l’extraction de minerai d’uranium près de Yazd ou dans le Khorassan jusqu’à la production du «Yellow cake» et l’enrichissement de l’uranium naturel en isotope U243 à hauteur de 3.5% pour la production électronucléaire et de 20% pour les applications médicales. Par ailleurs, il est clair que des considérations d’indépendance nationale et de sécurité d’approvisionnement rentrent en ligne de compte, en particulier quand on regarde les expériences déçues de coopération de l’Iran avec les pays occidentaux en la matière (dossier EURODIF, promesses variées de coopération industrielle, etc). Il est par conséquent justifié pour l’Iran de vouloir développer sa propre filière de production du combustible nucléaire. Enfin, il convient de souligner que l’Iran a donné les garanties suffisantes à la communauté internationale pour prouver sa bonne foi, en particulier avec l’Accord de Téhéran de mai 2010 prévoyant un système complexe d’approvisionnement destiné à rassurer complètement les puissances occidentales sur les points d’inquiétudes qu’ils avaient soulevés auparavant.
Arguments proactifs: construire un argumentaire plus agressif
Il ne s’agit plus de se défendre mais bien de rebondir et d’adopter une position plus agressive susceptible de mettre les pays occidentaux à leur tour sur la défensive.
1- «pourquoi les pays occidentaux politisent-ils la question, en renvoyant notamment le dossier de l’AIEA vers le Conseil de Sécurité, en cherchant à envenimer un dossier déjà compliqué, en introduisant des questions hors-sujet, de type politiques, idéologiques et géopolitiques?» En évoquant la guerre contre le terrorisme, la question de l’Islam politique, l’idée de «bombe islamique», les occidentaux prouvent qu’ils cherchent uniquement à gagner du temps au lieu de vouloir résoudre la question nucléaire iranienne.
2- «la communauté internationale ne se résume pas aux cinq membres du Conseil de sécurité de l’Onu»: la plupart des pays signataires du TNP et le mouvement des non-alignés et jusque récemment, le groupe de Shanghai se sont clairement positionné en faveur du programme nucléaire iranien.
3- « les européens ont raté une occasion de clore le dossier en 2003, quand l’Iran s’est montrée disposée à ratifier le protocole additionnel du TNP»: mais même à l’époque, on a constaté des réticences dans le camp occidental et certains voulaient même exiger des conditions plus sévères encore.
4- «la question de l’enrichissement de l’uranium est prévu dans le TNP et est totalement permise au regard du traité»: non seulement, l’enrichissement de l’uranium est permis par le TNP, mais les pays nucléaires doivent aider les états-membres à développer ces capacités selon les termes du traité.
5- «l’économie générale du traité TNP consiste à respecter les engagements respectifs des parties signataires: le désarmement complet des puissances nucléaires en contrepartie de la non-nucléarisation des pays restants»: or cet engagement n’a pas été tenu, par conséquent, le principe de réciprocité en droit international autorise tout pays à exiger l’exécution de l’engagement pris par toute partie signataire.
6- «Ne pas signer le TNP semble plus avantageux que de le signer, puisque des pays comme Israël ont développé une capacité nucléaire militaire et civile, avec l’aide de l’Occident, tout en demeurant hors du TNP alors que ces mêmes pays interdisent à l’Iran toute capacité nucléaire civile, nonobstant le fait qu’elle est signataire du TNP et membre de l’AIEA»: cette position intenable et irrationnelle contribue à affaiblir dangereusement le système de non-prolifération nucléaire et constitue une menace internationale de premier plan.
7- «en s’accrochant ainsi à leur privilège, les pays nucléarisés donnent la preuve a contrario que tout pays devrait se nucléariser, puisqu’il s’agit d’un privilège que ces derniers ne sont prêts à abandonner pour rien au monde». Cela constitue une incitation directe à la prolifération nucléaire et dans les faits, forment une menace autrement plus importante que le programme nucléaire civil iranien au traité de non-prolifération.
8- «Si vous tenez tant aux règles de l’OMC et à la règle de la concurrence commerciale, pourquoi voulez-vous former un cartel nucléaire duquel vous voulez exclure à tout prix l’Iran, au risque de susciter de vives tensions internationales»: si le commerce adoucit les mœurs et que la compétition est bénéfique à l’industrie et à l’esprit d’entreprise, les pays occidentaux en quête de paix internationale devraient accueillir avec joie l’entrée en lice d’un nouveau pays producteur d’énergie électronucléaire, susceptible à terme d’offrir une gamme de produits industriels venant concurrencer la déjà toute puissante industrie nucléaire en place en Russie, en France, aux Etats-Unis, en Angleterre entre autres. L’insistance de ces pays à exclure l’Iran du cycle de production du combustible nucléaire, à travers l’interdiction de l’enrichissement de l’uranium, serait-il lié au désir de maintenir l’oligopole mis en place par ces pays en ce qui concerne l’industrie du combustible nucléaire dans le monde? Cela semble confirmé par le fait que les think-tanks liés à ces industries sont les plus prompts et les plus en pointe pour condamner la volonté iranienne d’enrichir l’uranium et de s’émanciper du même coup du cartel nucléaire qu’ils sont sensés défendre.
9- «Si vous craignez par-dessus tout l’apocalypse nucléaire, voire le terrorisme nucléaire, pourquoi êtes-vous prêts pourtant à déclencher une guerre et à utiliser ces mêmes armes contre la prolifération desquelles vous prétendez combattre et contre l’utilisation desquelles vous prétendez vous opposer»: rappelons les menaces non voilées de l’armée sioniste et la nouvelle doctrine nucléaire de l’administration Obama qui n’exclut pas d’utiliser préventivement l’arme nucléaire contre l’Iran et la Corée du Nord. Il semblerait au minimum qu’il s’agisse d’une politique de pompier pyromane et que les vrais terroristes ne soient pas ceux que l’on plancarde jour et nuit sur les ondes des médias sionisés.
10- «les budgets colossaux engloutis par les démocraties occidentales pour maintenir et perfectionner les armes de destruction massive, qu’elles détiennent en quantité suffisante pour détruire plusieurs fois l’Humanité, afin de préserver l’équilibre de la terreur qu’elles ont instituées partout dans le Monde avec force moyens militaires, bases stratégiques (comme celle de Diego Garcia dans l’Océan indien) n’auraient-elles pas mieux été utilisées à des fins humanitaires, économiques et éducatives, par exemple en éduquant ces peuples que vous qualifiez si facilement d’islamistes?»
Ce sont là des arguments – parmi d’autres – auxquelles ces messieurs n’ont pas de réponse à apporter. Ils ne peuvent qu’entretenir l’omerta cabalistique propre aux conjurés contre l’Humanité ou mépriser d’un regard hautain, l’arme au poing, le faible et ses exigences de justice qui leur semblent si déplacées jusqu’au jour où ils se voient contraint, la mort dans l’âme, de reconnaître les légitimes aspirations qu’ils feignaient d’ignorer jusqu’alors.
Dépêches Relatives:
L"examen du programme nucléaire ne relève pas la juridiction du conseil de sécurité des Nations Unies.
Le rapport de l’AIEA ne prouve aucune déviation dans le programme nucléaire iranien
L’Iran fête la journée nationale de la technologie nucléaire
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