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  • 28/10/2008
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L’exil

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une peinture de sohrab sepehri

ماه بالاي سر آبادي است،

اهل آبادي در خواب.

 روي اين مهتابي خشت غربت را مي بويم.

باغ همسايه چراغش روشن،

 من چراغم خاموش.

 ماه تابيده به بشقاب خيار به، لب كوزه آب

غوك ها مي خوانند.

مرغ حق هم گاهي.

كوه نزديك من است: پشت افراها سنجد ها.

وبيابان پيداست.

سنگ ها پيدا نيست گلچه ها پيدا نيست.

سايه هاي از دور مثل تنهايي آب مثل آواز خدا پيداست

نيمه شب بايد باشد.

دب اكبر آن است: دو وجب بالاتر از بام.

 آسمان آبي نيست، روز آبي بود.

ياد من باشد فردا بروم باغ حسن گوجه و قيسي بخرم.

ياد من باشد فردا لب سلخ طرحي از بزها بردارم،

طرحي از جارو ها و سايه هاشان در آب.

ياد من باشد هر چه پروانه كه مي افتد در آب زود از آب درآرم.

ياد من باشد كاري نكنم كه به قانون زمين بر بخورد.

 ياد من باشد فردا لب جوي حوله اتم را هم با چوبه بشويم.

يادمن باشد تنها هستم.

 ماه بالاي سر تنهايي است.

une peinture de sohrab sepehri

La lune flotte au-dessus du village

Tandis que dorment les gens.

Etendu sur le toit à la belle étoile

Je me grise des arômes qu’exhale la terre crue de l’exil

La lampe vacille dans le jardin du voisin.

Ma lampe, défaillante, demeure éteinte.

La  lune  cisèle les contours de l’assiette où veillent les concombres,

Elle découpe le galbe de la cruche de terre.

Les crapauds chantent et parfois

Une chouette des bois.

La montagne est toute proche; derrière les érables,

Derrière les sorbiers.

Visible aussi le désert argenté.

On n’y voit pas les pierres, on n’y voit pas les épines sauvages.

Au loin chancellent des ombres comme la solitude des eaux,

 Comme le chant de Dieu.

Il doit être minuit.

On dirait que la Grande Ourse est à deux pas du toit.

Le ciel n’est pas bleu.

Pourtant le jour l’a été.

Puissé-je me souvenir d’aller demain au jardin de Hassan

Et d’acheter des prunes et des abricots!

Puissé-je me souvenir d’aller demain au bord de l’étang

Et d’y dessiner les chèvres,

D’y dessiner les roseaux et leurs ombres sur l’eau!

Puissé-je me souvenir de sauver aussitôt tout papillon

Qui tomberait par mégarde dans l’eau!

Puissé-je me souvenir de ne rien faire qui pourrait troubler la loi de la terre!

Puissé-je me souvenir de laver demain mes linges dans le ruisseau!

Puissé-je me souvenir que je suis seul!

Au-dessus de la solitude flotte la lune.

 

Source: SEPEHRI. Sohrãb, Traduit en français par Daryush Shãyegãn, Oasis d’émeraude, éd. Hermes, Téhéran, 2005, PP.22-24.

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